Déraciner un arbre pour le replanter, ou pour vous en débarrasser

Guide étape par étape pour replanter, déplacer, arracher ou dessoucher un arbre

Comment déraciner un arbre ?

Lorsque vous avez besoin de déraciner, replanter ou déplacer un arbre, plusieurs techniques s’offrent à vous selon vos besoins et les spécificités du terrain : méthode manuelle, mécanique ou chimique. Chaque méthode présente des avantages et des limites, et le choix dépendra de la taille de l’arbre, de sa localisation et de vos objectifs. Découvrez ici un guide détaillé pour réussir cette opération délicate, que ce soit pour éliminer un arbre ou pour le déplacer ailleurs.

Déraciner un arbre en terre : la technique manuelle

La méthode manuelle est une solution économique et accessible, idéale pour les arbres de petite ou moyenne taille. Cependant, elle nécessite une préparation minutieuse et des outils adaptés pour garantir un arrachage réussi sans endommager le terrain ou la végétation environnante. Voici les étapes détaillées :

Préparer le pourtour de l’arbre :Commencez par creuser autour de l’arbre pour dégager les racines principales. Utilisez une pioche, une pelle ou une bêche pour accéder aux racines à environ 50 cm de profondeur. Cela facilitera l’arrachage ultérieur.
Astuce : Plus vous libérez les racines périphériques, moins vous risquez de casser celles situées au centre.
Couper les racines :Pour les racines fines, une pioche hache ou un louchet suffit. Pour les racines épaisses, utilisez une tronçonneuse ou une scie. Prenez le temps de bien sectionner les racines principales pour éviter de trop solliciter le tronc lors de l’extraction.
Utiliser un véhicule pour tirer :
- Enroulez une chaîne robuste autour de la base de l’arbre, en veillant à ce qu’elle soit bien sécurisée. Fixez l’autre extrémité à un véhicule puissant comme un 4x4.
- Avancez doucement et sans à-coups pour extraire l’arbre. La patience est essentielle pour éviter de casser les racines restantes ou d’endommager le sol.
Finaliser l’arrachage :
Après avoir retiré l’arbre, taillez les racines restantes, puis comblez le trou avec de la terre pour éviter les creux. Les racines peuvent être recyclées en copeaux ou brûlées pour produire des cendres utiles comme amendement naturel.

Déraciner un arbre : la technique mécanique

Pour les arbres de grande taille ou les terrains difficiles d’accès, la méthode mécanique est la plus adaptée. Bien qu’elle soit plus coûteuse, elle offre un gain de temps considérable et garantit un déracinement propre et efficace.

Utiliser une rogneuse de souche : Cet outil permet de réduire la souche en copeaux, facilitant l’élimination et évitant de gros travaux d’extraction. Les copeaux obtenus peuvent être réutilisés pour le paillage ou le compostage.
Recourir à une mini-pelle ou un tractopelle : Ces engins permettent de déraciner rapidement un arbre en retirant également les grosses racines. Cependant, leur utilisation nécessite une certaine expertise pour éviter d’endommager les plantations environnantes.
Pour les arbres très vieux ou malades : Une essoucheuse à disque est particulièrement efficace pour traiter les souches imposantes et profondes.

Attention :

Sur les terrains en pente ou caillouteux, l’utilisation de ces engins peut être compliquée. Il est préférable de faire appel à un professionnel.

Déraciner un arbre : la technique chimique

La technique chimique est une méthode de dernier recours, souvent utilisée pour éliminer les souches lorsque l’arbre a déjà été coupé. Bien qu’efficace, elle soulève des questions environnementales et nécessite des précautions rigoureuses.

Dévitalisation de la souche : Percez plusieurs trous de 10 à 15 cm de profondeur dans la souche. Remplissez-les avec un produit dévitalisant, généralement un débroussaillant ou un produit à base de nitrate de potassium. Ce processus peut prendre plusieurs mois avant que la souche ne soit complètement détruite.
Précautions : Portez des gants et un masque pour éviter tout contact avec le produit. Évitez cette méthode si vous avez des enfants ou des animaux dans le jardin.
L'astuce de grand-mère : Utilisez du compost ou une bâche noire pour priver la souche de lumière et accélérer sa décomposition. Insérez des gousses d’ail dans les trous pour un effet dévitalisant plus doux, bien que moins rapide.

Comment détruire une souche d'arbre ?

Une fois l’arbre déraciné, vous devez traiter ou éliminer la souche en fonction de vos besoins :

Laisser la souche en place : Elle peut servir de support décoratif pour des pots de fleurs ou un petit écosystème. Avec le temps, elle se décomposera naturellement.
Raboter la souche : Utilisez une raboteuse pour réduire la souche en copeaux et niveler le sol.
Éliminer la souche par arrachage : Creusez autour de la souche pour couper les racines, puis utilisez un treuil manuel ou une barre à mine pour l’extraire.
Recyclage des résidus : Les copeaux issus du rabotage ou du broyage peuvent être utilisés comme paillage dans votre jardin.

Souche D'arbre © istock

A quel moment, pouvez-vous déplacer votre arbre ?

Le choix de la période de transplantation est crucial pour la reprise de ce dernier, pour cela il faut que les conditions climatiques et la qualité du sol soient bien présentes et optimales pour que la reprise puisse se faire. Les meilleures périodes varient selon la nature de l’arbre :

En mai : c‘est la saison idéale pour les palmiers, vous évitez les sols froids de l’hiver et il peut s’installer avant l’arrivée du printemps.
En septembre ou en mars : ce sont les périodes les plus propices pour la transplantation des conifères et des feuillus.
Entre novembre et mars : les feuillus caducs peuvent être transplantés, mais il faut éviter les périodes de gel ou les moments où le climat est trop humide. Si vous vivez dans une région froide, attendez la fin de l‘hiver.

Les soins apportés à l’arbre avant la transplantation

L’arbre doit être « préparé » pour souffrir le moins possible de ce déplacement. Avant sa sortie de terre, il faut lui prodiguer des soins spécifiques. Vous allez commencer par réaliser un cernage de ses racines. Cela consiste à faire une tranchée tout autour de l’arbre. Cela va contraindre l’arbre à produire des racines plus près du tronc, ce qui lui permet de compenser la perte de celles qui sont les plus éloignées. Vous coupez les racines qui dépassent du cercle que vous avez formé avec la tranchée. La tranchée sera ensuite remplie avec un mélange de sable et de terreau.

À noter :

Pour calculer la distance entre les racines à couper et le tronc pour former une motte au diamètre optimal, vous disposez de plusieurs méthodes. Elle représente environ un tiers de la hauteur de l’arbre ou 10 fois le diamètre du tronc, correspondant au diamètre de ce dernier à un mètre environ du sol.

La taille avant transplantation

La taille, en diminuant le volume de végétation à alimenter, aide forcément à la reprise.

Avant de transplanter votre arbre, raccourcissez les branches secondaires en évitant de toucher aux branches charpentières, et ceci en fonction des espèces :

Quand il s’agit d’arbustes décoratifs à feuillage caduc: raccourcissez d’environs 2/3 toutes les ramifications.
Les arbres fruitiers à noyau : c’est le cas du pêcher, de l’abricotier, du prunier, de l’olivier. Pour ces arbres, il faut raccourcir les branches secondaires à environ 5 à 10 cm de longueur sans toucher aux branches principales, les branches charpentières, c’est-à-dire les branches principales partant du tronc. Le cerisier supportant mal la taille, vous éviterez de le tailler. La reprise sera alors plus délicate, c’est pourquoi transplanter le cerisier est déconseillé.
Les arbres fruitiers à pépins comme les pompiers ou les poiriers seront raccourcis légèrement entre 5 et 10 cm au niveau des branches secondaires.
La taille est réalisée au-dessus d’un bouton qui est dirigé vers l’extérieur de la ramure.

Concernant les chênes, les bouleaux, les hêtres ou les marronniers, ces arbres ne supportent pas la taille. Ils ne supportent également que très mal la transplantation.

Préparation du trou de transplantation

Il est indispensable de replanter l’arbre le plus tôt possible après l’avoir déraciné, c’est pour cette raison qu’il faut préparer le trou de plantation en amont, de préférence.

Pour ne pas entraver le développement des nouvelles racines qui vont se reformer, une fois que l’arbre est replanté, le trou doit être d’un diamètre environ du double de celui que vous avez creusé pour l’arrachage. Il est préférable de prévoir large et de l’agrandir si besoin juste avant de replanter l’arbre.

Mettez la terre que vous avez retirée en surface d’un côté et celle que vous avez prélevée en profondeur, de l’autre. Vous pouvez une fois que vous avez replanté l’arbre disposer ces couches comme elles l’étaient avant.

Ajoutez à la terre prélevée du compost bien mûr, vous le mélangez à la terre que vous avez prélevée en surface.

Comment replanter votre arbre ?

Replanter un arbre doit se faire rapidement après son déracinement pour maximiser ses chances de reprise. Si vous ne pouvez pas le replanter immédiatement, placez-le dans un endroit ombragé et veillez à maintenir la motte de terre autour des racines humide.

Voici les étapes détaillées pour une replantation réussie :

Positionnement de l’arbre : Placez l’arbre dans le trou que vous avez préparé, en respectant son orientation initiale. Pour cela, repérez la face du tronc qui était exposée au sud et positionnez-la dans la même direction.
Le collet (la jonction entre les racines et le tronc) doit se situer juste au-dessus du niveau du sol. Sa couleur légèrement différente vous aidera à l’identifier.
Si l’arbre est greffé, assurez-vous que le point de greffe (souvent un renflement visible à la base du tronc) se trouve à quelques centimètres au-dessus du sol.
Ajustement de la profondeur : Vérifiez que l’arbre est à la bonne hauteur. Ajoutez de la terre au fond du trou pour relever l’arbre si nécessaire, ou creusez légèrement plus profondément si le collet est trop haut.
Utilisez un manche d’outil posé en travers du trou pour vérifier le niveau.
Remplissage du trou : Comblez le trou avec la terre que vous avez retirée.
Respectez l’ordre des couches :
- Remettez d’abord la terre prélevée en profondeur au fond du trou.
- Placez ensuite la terre de surface, souvent plus riche, sur le dessus.
Tassez légèrement la terre au fur et à mesure pour éviter les poches d’air, sans trop compacter, afin de laisser de l’espace aux racines pour se développer.
Création d’une cuvette : Formez une cuvette autour de la base du tronc. Cela permettra à l’eau d’arrosage de s’accumuler et de pénétrer directement jusqu’aux racines.
Arrosage généreux : Arrosez abondamment, même si le sol est humide ou s’il pleut. L’objectif est d’éliminer les poches d’air restantes et de bien humidifier le sol autour des racines.